- tant qu’on n’a pas atteint le point de non-retour
- on reste à l’intérieur, on pourra toujours dire
- « il ne manquait qu’un rien », puisqu’il change quelque-chose
- ça n’en est donc pas un, le bas-côté soupire,
- centre de rétention des âmes velléitaires,
- cimetière d’intentions mortes, tu as failli le faire,
- la dernière impulsion du sauteur en longueur
- échappe aux spectateurs rivés au bac à sable,
- la chaussure a mordu, record invalidé,
- entre les éléments règne une mer de néant,
- le voilier crie victoire au moment de couler,
- rature faite ambition, forfaitures faites options,
- tire encore comme un sourd sur ton mégot cramé
- et tu pomperas du filtre, tu mangeras du goudron,
- l’à-peu-près échappe à la relativité
- comme un savon vicieux, demande à ton patron.
- avoir presque un parti, presque choisi ton camp,
- vaut désertion, procès, tout n’est pas toujours cool,
- l’inachèvement condamne à la déréliction.
- demande à l’avorton qui court entre les balles
- s’il n’aurait pas mieux fait de rejoindre une faction,
- on lui aurait donné une arme et une morale
- kit de survie en ville contre chair à canon.
- entre les positions titube une mère en larmes,
- avant d’avoir suivi le programme à la lettre,
- avant d’avoir payé comptant la première traite,
- les avions n’attendent pas, pas de voiture-balai
- pour les retardataires, Ibis Hôtel peut-être
- un vol demain matin, conditionnalité
- des instants et des êtres, à deux doigts de serrer.
- retour aux vieilles frontières, trafiquants aveuglés
- par les paquets d’écume explosant au passage
- de leurs embarcations à moteurs débridés,
- le douanier pense avoir affaire à un mirage,
- le hors-bord donne le change, sans sortir un billet,
- et des gages de déterritorialisation,
- le temps de se frotter les yeux, il n’est plus là,
- mouillant au Panama, croisant à l’horizon.
- l’étrave impose sa loi, la vie suit sans broncher,
- abolition du jour et de la nuit, passion,
- adoration d’idoles mortes avant d’être nées.
- qui est dedans méprise celui qui n’y est pas,
- des justifications, des désidérata,
- qui reste sur l’arête s’en tient à l’opinion,
- les pieds engourdis par l’angle droit du béton,
- ou pire par le tranchant d’une concrétion calcaire,
- le jeu n’est plus ouvert, le réveil du volcan
- surprend les amateurs de trekking réfractaires
- aux entraves, au danger, dimanche après-midi,
- entre les explosions règne une mer de lave,
- jamais n’avoir failli, rentrer chez soi pépère,
- au lieu de faire la planche au milieu des brandons
- l’hermaphrodite attend son tour à la clinique,
- salle d’attente silencieuse, grand jour tant espéré,
- ce soir plus d’entre-deux, bistouri électrique,
- choix sans ambiguïté, terre promise à celui
- qui sait choisir à temps, immatérialité
- à celui qui transige, abolition de l’être,
- entre les décisions règne une mer de peut-être.
- tant qu’on n’a pas atteint le point de non-retour
- on reste à l’intérieur, on pourra toujours dire
- « il ne manquait qu’un rien », puisqu’il change quelque-chose
- ça n’en est donc pas un, le bas-côté soupire,
- centre de rétention des âmes velléitaires,
- cimetière d’intentions mortes, tu as failli le faire,
- la dernière impulsion du sauteur en longueur
- échappe aux spectateurs rivés au bac à sable,
- la chaussure a mordu, record invalidé,
- entre les éléments règne une mer de néant,
- le voilier crie victoire au moment de couler,
- rature faite ambition, forfaitures faites options,
- tire encore comme un sourd sur ton mégot cramé
- et tu pomperas du filtre, tu mangeras du goudron,
- l’à-peu-près échappe à la relativité
- comme un savon vicieux, demande à ton patron.
- avoir presque un parti, presque choisi ton camp,
- vaut désertion, procès, tout n’est pas toujours cool,
- l’inachèvement condamne à la déréliction.
- demande à l’avorton qui court entre les balles
- s’il n’aurait pas mieux fait de rejoindre une faction,
- on lui aurait donné une arme et une morale
- kit de survie en ville contre chair à canon.
- entre les positions titube une mère en larmes,
- avant d’avoir suivi le programme à la lettre,
- avant d’avoir payé comptant la première traite,
- les avions n’attendent pas, pas de voiture-balai
- pour les retardataires, Ibis Hôtel peut-être
- un vol demain matin, conditionnalité
- des instants et des êtres, à deux doigts de serrer.
- retour aux vieilles frontières, trafiquants aveuglés
- par les paquets d’écume explosant au passage
- de leurs embarcations à moteurs débridés,
- le douanier pense avoir affaire à un mirage,
- le hors-bord donne le change, sans sortir un billet,
- et des gages de déterritorialisation,
- le temps de se frotter les yeux, il n’est plus là,
- mouillant au Panama, croisant à l’horizon.
- l’étrave impose sa loi, la vie suit sans broncher,
- abolition du jour et de la nuit, passion,
- adoration d’idoles mortes avant d’être nées.
- qui est dedans méprise celui qui n’y est pas,
- des justifications, des désidérata,
- qui reste sur l’arête s’en tient à l’opinion,
- les pieds engourdis par l’angle droit du béton,
- ou pire par le tranchant d’une concrétion calcaire,
- le jeu n’est plus ouvert, le réveil du volcan
- surprend les amateurs de trekking réfractaires
- aux entraves, au danger, dimanche après-midi,
- entre les explosions règne une mer de lave,
- jamais n’avoir failli, rentrer chez soi pépère,
- au lieu de faire la planche au milieu des brandons
- l’hermaphrodite attend son tour à la clinique,
- salle d’attente silencieuse, grand jour tant espéré,
- ce soir plus d’entre-deux, bistouri électrique,
- choix sans ambiguïté, terre promise à celui
- qui sait choisir à temps, immatérialité
- à celui qui transige, abolition de l’être,
- entre les décisions règne une mer de peut-être.
- Félix Jousserand, écrivain, Montpellier.
- Félix Jousserand, writer, Montpellier.
- Félix Jousserand, scrittore, Montpellier.